Poésie à la manière de William Brighty Rands
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Le monde à l’envers
La rue se promène dans les hommes,
Les ratures effacent la gomme ;
La table se cache sous le chat,
La caserne s’ennuie dans le soldat ;
Le pont passe sur la petite fille,
Le cocon tisse sa chenille ;
La lande broute le mouton,
Le jardin pousse dans l’oignon ;
Le poème fait naître un poète,
Le marathon gagne un athlète ;
La mer prend le bateau,
Le sable marche sur le chameau ;
La salle d’attente ronfle dans le poêle,
Le grand jour éclate au scandale ;
Le cheval pique le flan du taon,
Un arbre déracine l’ouragan ;
La vache trait la fermière,
Le proverbe roule dans la pierre ;
La ruche quitte enfin l’essaim,
Le jet d’eau s’orne d’un bassin ;
Les billets vérifient le contrôleur,
Demain sera pour le bonheur.
William Brighty Rands (1 823 – 1 882)
Le poème de la classe…
Des trous creusent la pelle,
L’immeuble est en bas de la poubelle ;
Une pomme mange le loir,
Un arbre pousse sur la poire ;
L’épaule pend au sac,
L’eau est pleine de bacs ;
Le mouton réchauffe la laine,
Un cirque travaille dans la naine ;
Le prisonnier attache le boulet,
Le poulailler se cache dans le poulet ;
L’opticien s’achète chez les lunettes,
Le feu s’arrête à la navette ;
Le foin mange le cheval,
Les jouets contiennent la malle ;
L’arbre pousse dans les feuilles,
Le nez est au dessus de l’œil ;
Le toit soutient la poutre,
Le lac est dans la loutre ;
Les glaçons ont des sodas,
Les croquettes mangent le chat ;
Les graines picorent les moineaux,
La coquille sort de l’escargot ;
Le chapeau porte un lutin,
La barbe porte un nain ;
Les cheveux coupent les ciseaux,
Les carottes épluchent le couteau ;
La boue se roule dans le goret,
Le cow-boy appartient au pistolet ;
La batterie possède un batteur,
Les lettres postent le facteur ;
La dictée écrit un stylo,
Le pré galope dans les chevaux ;
L’arbre est au pied de la mousse,
La colle contient une trousse ;
Le robinet coule de l’eau,
Le garage est dans le vélo.